S’il fallait retenir une donnée représentative des résultats obtenus avec le plan de gestion de la végétation décidé dès 2003 et mis en œuvre progressivement à partir de 2004, c’est l’écart entre la surface fauchée entre 2005 et 2013 qu’il faudrait choisir. Elle s’est accrue de 70 hectares [1], soit une augmentation 57 %. Ce surcroit de surface à faucher c’est autant de surfaces boisées en moins à entretenir... Il suffit de se rappeler que le coût de la fauche pour un hectare est de 350 €, alors que celui du déboisement est de 15 000 € minimum, pour mesurer combien nos digues boisées pèsent sur le plan financier.
Notre plan de gestion de la végétation a constitué un réel effort en termes d’investissement. Mais, aujourd’hui, les résultats sont là. Après avoir atteint des montants annuels supérieurs à 600 k€ entre 2008 et 2011, les dépenses sont désormais réduites de moitié, grâce à une gestion raisonnée. Sur le terrain cela a des incidences concrètes : chaque année, lors de visites techniques approfondies, nos agents découvrent de nouveaux terriers d’animaux fouisseurs ou de nouvelles canalisations transversantes jusque là inconnues. Eclaircir les talus est une donc nécessité : seule cette opération peut améliorer la visibilité sur les ouvrages hydrauliques.
Dans le temps et l’espace
La lecture du tableau ci-dessous conduit à d’autres enseignements importants qu’il convient de préciser :
la diminution des surfaces coupées de 4,8 ha/an à 2,4 ha/an,
la réduction du nombre d’arbres isolés devant être abattus de 603 sujets/an à 290 sujets/an,
une baisse significative des surfaces débroussaillées de façon systématique ou sélective qui n’est jamais que le corollaire de l’accroissement de la surface fauchée.
La mise en œuvre de ce plan de gestion sur une période de 10 ans a nécessité de répartir dans le temps et l’espace les actions à mener sur l’ensemble du linéaire de digues. Entre 2004 et 2007, il y a eu une première phase de mise en place en termes d’organisation, tant sur le plan interne qu’au niveau des entreprises chargées d’exécuter les interventions. Les chiffres sont là pour en témoigner : le temps fort a été atteint entre 2008 et 2011 car, en plus des nouveaux secteurs de digues impactés par le plan, sont venus s’ajouter ceux sur lesquels nous devions intervenir de nouveau, au terme d’une période de 4 à 5 ans, pour empêcher toute nouvelle prolifération de la végétation.
Désormais, depuis 2 ans, une troisième phase est ouverte : celle où, bénéficiant d’une situation désormais plus conforme aux impératifs de sécurité, notre effort sur la végétation est plus mesuré. La maîtrise de la végétation arbustive a permis de diminuer l’importance des travaux manuels par rapport aux travaux mécaniques, ce qui optimise également les coûts de gestion. L’essentiel des investissements étant réalisés, nos futures interventions consisteront surtout à préserver ces acquis et à réparer les désordres provoqués par la végétation dans les corps de digue.
Année | Surface débroussaillée systématiquement | Surface débroussaillée de façon sélective | Surface déboisée | Arbres isolés coupés | Dépenses totales |
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2005 | 11,26 | 3,62 | 4,81 | 603 | 341 460 € |
2006 | 10,67 | 10,24 | 5,14 | 795 | 436 620 € |
2007 | 10,97 | 7,82 | 7,34 | 752 | 421 450 € |
2008 | 12,01 | 17,80 | 8,48 | 1027 | 621 050 € |
2009 | 12,62 | 18,10 | 8,44 | 1035 | 462 480 € |
2010 | 7,53 | 20,92 | 6,24 | 727 | 605 410 € |
2011 | 7,58 | 15,43 | 5,89 | 873 | 614 150 € |
2012 | 6,39 | 8,03 | 2,39 | 290 | 452 410 € |
NB : Les surfaces sont exprimées en hectares.
[1] 122 ha en 2005, 192 ha en 2013.